Cette semaine, je reçois de nombreux signaux contradictoire. Des excès, des retours à la normale et des indicateurs qui patinent dans la semoule… Dans ces conditions, il est difficile de prendre des décisions d’investissement.
Mais avant de faire le point sur l’analyse technique, place au débrief de l’actualité de la semaine.
Le débrief de la semaine
L’escalade des tensions sino-américaines
Cette semaine, Donald Trump a continué ses attaques sur la Chine. Mais le président américain doit préserver son accord commercial pour son électorat. En effet, les chinois ont promis acheter des produits agricoles pour plusieurs milliards de dollars. Le président américain a attaqué sous l’angle diplomatique/politique.
La Chine s’apprête a imposer une nouvelle loi sur la sécurité, qui affaiblirait encore plus l’autonomie de Hong Kong. Trump en a donc profité donc pour menacer la Chine et ainsi affirmer son leadership, à quelques mois des élections.
Je pense que Trump n’en a rien à faire des droits de l’Homme ou de l’autonomie de Hong Kong… Bref, ce jeu de dupe devait continuer jusqu’à au mois de novembre prochain.
Don’t fight the Fed ?
Le bilan de la Fed ne cesse de grossir semaine après semaine, les actifs de la Fed ont atteint le seuil des 7000 milliards de dollars. D’ailleurs depuis quelques jours, la Banque Centrale américaine achète des ETF High Yield, c’est-à-dire de la dette émise par les sociétés les plus fragiles.
À quand l’achat d’ETF actions, comme le fait déjà la BoJ (Banque Centrale japonaise) ? Même si la Fed ne finance pas directement les marchés actions, ses Quantitative Easing et autres plans de relance irriguent indirectement les marchés actions.
Un article de CNBC a noté qu’une partie des ménages américains avaient acheté des actions grâce à leurs chèques de relance (hélicoptère monnaie). En effet, les volumes de transaction des ménages gagnant 35 à 75.000$, ont augmenté de 90% suite au versement de cette aide gouvernementale.
L’expression « on ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif » n’a jamais été aussi vrai. Et bien oui, si les centres commerciaux, les restaurants/bars, les salles de spectacles, etc. sont fermés : comment peut-on dépenser son argent ?
Mais est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Personnellement, je préfère voir le verre à moitié plein. Si la classe moyenne américaine investi en bourse ses économies, c’est qu’elle n’est pas prise à la gorge financièrement.
Et le Covid dans tout ça ?
Le déconfinement continue son petit bonhomme de chemin. D’ailleurs, Donald Trump clame a qui veut l’entendre, qu’il faut rouvrir le pays et donc l’économie.
D’autant plus, qu’il ne se passe pas un jour, sans qu’un laboratoire communique sur un potentiel vaccin. Les indices boursiers ont d’ailleurs grimpé en début de semaine suite à une publication de Moderna.
La société de biotechnologie a publié les premiers résultats de son vaccin, qui semble prometteur. Testé sur une dizaine de volontaires, le vaccin pourrait neutraliser le virus, et ainsi l’empêcher de se répandre. Des tests à plus grande échelle devraient commencer à partir de juillet.
De son coté, le laboratoire britannique AstraZeneca a obtenu 1 milliard de dollars des États-Unis pour son vaccin. Si l’efficacité de son traitement est prouvée, AstraZeneca pourrait produire un milliard de doses à l’automne.
Au plan des mauvaises nouvelles, une étude qui montre l’inefficacité du traitement de Pr Raoult. Pire encore, cette étude met en avant une augmentation importante de la mortalité pour les patients ayant reçu ce traitement.
L’analyse technique
Une fois n’est pas coutume, le Nasdaq 100 fait moins bien que le Dow Jones 30 et le S&P 500.
Mais le Dow Jones 30 et le S&P 500 évoluent toujours en dessous de leur moyenne mobile à 30 semaines. De plus, le S&P 500 s’approche d’une très grosse résistance sur les 3000 points. Après ce rallye de plus de 30% (en quasi ligne droite), le S&P 500 aura t-il la force de casser cette résistance ?
Personnellement, je ne m’attends pas à un breakout de cette résistance. Le S&P 500 pourrait venir consolider ou évoluer en range quelques semaines encore.
D’autant plus que les indicateurs de participation ne sont pas à la fête. La ligne des avancées/déclins est toujours moribonde. En période post-krach boursier, les gérants ont toujours tendance à sur-pondérer les sociétés les plus solides. Mais pour poursuivre la hausse, il faut que les autres sociétés accompagnent le mouvement.
D’ailleurs, le pourcentage d’actions cotant au-dessus de leur moyenne mobile à 150 jours est toujours très faible. Même si on revient de loin avec ce krach, il faudrait passer le seuil des 50% pour avoir une reprise durable.
Par ailleurs, les indicateurs de sentiment de marché sont très optimistes. L’Equity Put Call Ratio à 5 jours, qui mesure la proportion de Put et de Call tradée, est de 0.5 !
Bref, on risque de manquer de cartouche haussière quand il faudra attaquer cette résistance à 3000 points sur le S&P 500.
Pour la première fois depuis le début de la crise du Covid, mon indicateur est passé sous le seuil (la ligne rouge) des 70% ! Cette baisse est principalement due à la normalisation des cours du Vix.
Concernant le Nasdaq 100, je constate que les petits porteurs ont pris le relai dans les volumes de transaction (sur l’ETf QQQ). Alors que les gros achetaient massivement pendant les mois de mars / avril, le rapport s’est inversé au mois de mai.
La prudence est donc de mise après ce rallye haussier. Même si je ne m’attends pas à une baisse sévère, les indices pourraient consolider et venir chercher quelques supports. Je saisirai chaque consolidation pour renforcer mes positions à long terme sur le S&P 500 (PE500) et le Nasdaq 100 (LQQ).
À lire / regarder
Cette semaine, j’ai trouvé une vidéo très intéressante sur Youtube. Publiée par Mehdi Moussaid (chercheur en science cognitive), cette vidéo montre comment se forme un mouvement de panique. Que ça soit lors d’un attentat, d’une pénurie de papier toilette ou d’un krach boursier, ce sont toujours les mêmes mécanismes qui se mettent en place.
Par ailleurs, il est intéressant de noter qu’un seuil de 5% d’acheteurs (vendeurs) peut provoquer des achats (ventes) paniques. Ce paramètre donne encore plus de crédit à la ligne des avancées/déclins, puisqu’elle permet de mesurer quand les gros investisseurs (les 5%) préparent leur sortie.
À notre niveau, nous devrions nous contenter de suivre ces 5% (à l’achat ou à la vente), sans chercher à prédire l’économie. Être le petit poisson, qui épie ces 5% et qui les suit.
Attention, lundi la bourse de New York sera fermée. Bonne semaine à vous!
Merci pour votre travail !
De rien Zano!
Oui merci pour le travail c’est super plaisant a lire chaque semaine! Un mois de divergence très franche entre l’ADline common stock only et le Dow… à surveiller ! Les gros poissons reviennent ils sur les titres solides en premier lieu après le krach ou bien est ce qu’ils distribuent leur titres n’ayant pas été en mesure de le faire avant la crise sanitaire qui les a pris de cours et ne leur a pas permis de voler le départ… ? Je pencherais – j’espère en tout cas – plutôt pour la première option, mais j’ai qd même allégé de 50% mes positions LQQ vendredi…
Merci Patate,
Les indices ont rebondi en ligne droite, donc une consolidation de plusieurs % ne serait pas étonnante. Elle serait même salutaire pour ceux qui ont raté la hausse…
L’Adline All Shares vient de faire un nouveau plus haut hier. Même si l’AD Line Common Shares reste en retrait (la baisse des taux à un impact positif sur les actions préférentielles).
Bonjour, Merci pour l’analyse.
Comment puis-je trouver cet indicateur ou les informations pour suivre le sentiment des 5%.
Merci d’avance pour la réponse et bon week-end.
Merci Christian,
Les 5% sont une image, mais pour suivre les gros poissons, j’utilise la ligne des avancées/déclins.
Chaque divergence par rapport au Dow Jones marque une phénomène de distribution (des gros vers les petits).
https://www.blogbourse.net/ligne-avancees-declins.html
Alexandre