Encore une semaine de dingue sur les marchés financiers. Tous les indices ont terminé dans le rouge, les actions ont été vendues massivement et sans distinction ouvrant des opportunités à long terme.
Regardez plutôt la performance hebdomadaire des indices. Les places boursières européennes ont particulièrement dégustées avec une baisse de 20% du CAC 40 et du DAX 30 sur la semaine…
Si vous avez consulté la presse financière, vous n’avez pas pu échapper au fameux : la correction dépasse 20%, nous sommes en bear market. Alors, c’est le moment de paniquer ?
Retro de la semaine
Acte 1 : le krach pétrolier
Les premiers remous sur les bourses mondiales viennent du pétrole. Face à la baisse de la consommation provoquée par la crise sanitaire du Coronavirus, les pays membres ont souhaité réduire leur production. En réduisant l’offre de pétrole, les prix devaient remonter…
Mais la Russie ne l’entendait pas de cette oreille et a refusé de réduire sa production… Face à cette volte-face, l’Arabie Saoudite a décidé de mener la guerre à la Russie en ouvrant les vannes…
À l’ouverture des marchés, lundi 9, le WTI a explosé à la baisse, -25% ! Les bourses mondiales ont suivi le mouvement et chuté. L’ancien trader de la Société Générale, Jérôme Kerviel a commenté à sa manière la situation sur Twitter.
Aujourd’hui, le WTI (Brut léger américain) se paye à moins de 35 dollars le baril, soit le niveau extrême atteint au plus fort de la crise des subprimes (2008) ou en 2016.
Acte 2 : la peur de la pandémie
La deuxième salve est venue de la propagation du Covid19, qui est dorénavant classé comme une pandémie par l’OMS. Mais au début de la semaine, le président Donald Trump comparait le Coronavirus à une simple grippe saisonnière.
Cependant mercredi soir, le président américain a annoncé que les toutes les personnes ayant récemment séjourné en Europe n’auraient plus le droit de fouler le sol américain pendant 30 jours ! Et cela à compter du vendredi 13 mars.
Dorénavant, l’Europe est considérée comme l’épicentre de l’épidémie. L’Italie impose un confinement total : fermeture des commerces, l’Espagne est en état d’urgence et a fermé ses écoles. La France a également pris la décision de fermer crèches, écoles, collègues, lycées et université ainsi que tous les commerces non-essentiels.
Acte 3 : l’arrivée de la cavalerie
Vendredi soir, Donald Trump a déclaré l’état d’urgence aux États-Unis. Il a d’ailleurs demandé à ce que les réserves stratégiques de pétrole soient remplies à leur maximum.
Par ailleurs, la Chambre des représentants a adopté un texte qui prévoit un accès plus aisé aux bons alimentaires, et à l’assurance chômage.
Par conséquent, la bourse de New York a fortement rebondi vendredi soir à la clôture. Le Dow Jones 30 et le S&P 500 ont enregistré un rebond de +9% et le Nasdaq +10%.
Mais est-ce un rebond technique ou durable ? Avons-nous atteint le point bas de la correction ou est-ce le début d’un krach boursier et d’une récession ?
Les indicateurs techniques
Avec une baisse proche des 30%, on approche des limites de la méthode de Stan Weinstein suivie sur le blog. Dans le passé, un krach a toujours été annoncé par une divergence négative de la ligne des avancées/déclins. Cette divergence se matérialise lorsque l’A/D Line atteint son sommet plusieurs mois (4-5 minimum) avant que le Dow Jones 30 atteigne le sien.
Cependant, la ligne des avancées/déclins a fait un plus haut fin janvier… Deux hypothèses me viennent à l’esprit :
- la panique est exagérée, Wall Street est toujours à l’achat et la baisse n’est que la conséquence de gestion de delta opérée par des vendeurs de volatilité.
- nous sommes en bear market, nous entrons dans un nouveau paradigme.
Dans tous les cas, cette chute de la bourse va marquer les esprits des financiers par sa violence. Peut être même tout autant que le krach de 1987 où le Dow Jones perdit 22% en une seule journée.
Premièrement, la moyenne mobile à 30 semaines du Dow Jones 30 et du S&P 500 s’est inversée.
Seul le Nasdaq 100 résiste tant bien que mal, et sa moyenne mobile à 30 semaines reste ascendante.
De plus, les indicateurs techniques font grise mine. L’A/D Line a baissé plus rapidement que le Dow Jones 30 cette semaine. Les actionnaires ont vendu dans la panique ce qu’ils pouvaient : petites et grosses capitalisations. Par ailleurs, le rebond de l’A/D Line vendredi a été plus timide que celui des indices…
Cependant, sur le NYSE (New York Stock Exchange), il n’y a que 6,22% d’actions qui cotent au-dessus de leur moyenne mobile à 150 jours. On arrive sur des seuils comparables à la crise de 2008…
Et bien évidement, tous les indicateurs de sentiment sont dans le rouge. Le Fear and Greed index de CNN (peur et avidié) est proche de 0.
Pire encore, l’Equity Put Call Ratio à 5 jours vient d’enregistrer un sommet jamais vu depuis… novembre 2008 et la quasi faillite du système financier américain.
La capacité des marchés à rebondir va essentiellement dépendre de notre aptitude à endiguer l’épidémie de Coronavirus. La Chine a mis près de 2,5 mois pour stopper la propagation du Virus. Si on regarde ce graphique, l’Italie suit le même trend que la Chine (avec 40 jours d’écart).
Ma semaine sur les marchés
Pendant cette panique généralisée sur les marchés, j’ai été plutôt actif. Tout d’abord, j’ai réalisé plusieurs achats sur le compte CFD. Le premier achat a été plutôt heureux. En effet, la semaine précédente, j’avais paramétré un ordre à 8000 points sur le Nasdaq 100.
Lundi, les marchés ont fortement baissé et par conséquent, les coupes circuits se sont mis en place. Les futures US ont arrêté de coter de jusqu’à l’ouverture à… 7830. Mon ordre d’achat a donc été exécuté 170 points en dessous de mon objectif, il faut bien un peu de chance en trading parfois.
Deuxième achat notable de la semaine, un ordre paramétré sur la zone des 7000 points, exécuté dans la nuit de jeudi à vendredi et débouclé au réveil à 7400 points. Imaginez le bonheur de se lever et d’avoir gagné 400 points en dormant ! Même à 1 euro le point, la journée de travail était terminée… Le compte CFD affiche une performance de +35% depuis le 1er janvier.
Bon sur le PEA, c’est un peu moins euphorique. J’ai profité de la forte baisse des indices pour acheter des ETF. Cependant face à l’incertitude du moment, j’ai réduit mes achats d’ETF à levier comme le LQQ. J’ai également profité du krach pétrolier pour initier un achat sur Total, qui a perdu près de 50% de sa valeur en quelques semaines.
Le PEA est en baisse de 29% depuis le 1er janvier, malheureusement les gains du compte CFD ne permettent pas de rattraper cette perte. D’un point de vu personnel, j’ai vendu un appartement début mars. J’ai donc une belle enveloppe de cash à réinvestir.
Par ailleurs, j’ai profité de la forte baisse des marchés pour arbitrer une partie des fonds monétaires de mon PEE sur un fonds actions monde. Mon employeur versant l’intéressement/participation en octobre, j’avais tout mis sur un fonds monétaire à l’époque.
Bref, la semaine prochaine risque d’être aussi mouvementée en bourse. Je ne sais pas comment je vais aborder cette semaine. Je vais probablement ne rien faire sur le PEA, en attendant d’y voir un peu plus clair. Sur le compte CFD, je pourrai être amené à passer vendeur sur des zones de résistances.
Prenez soin de vous et restez chez vous !
Bonjour,
Bon résumé de cette semaine qui restera un mauvais souvenir…de mon coté j’ai arbitré un peu mes AVs en transformant un peu de Eurossima en UC…ainsi que suravenir rendement en ETF World…et un peu de LQQ pour moyenner a la baisse..mais j’vais doucement…
Bonjour Dom,
Oui il faut y aller très doucement. Ce matin, les marchés sont encore très très rouges. Le CAC 40 proche des -10% sur la journée !
ET cela malgré l’activité des banques centrales qui injectent du cash dans le système et des gouvernements qui annoncent des plans de relance.
On vit probablement une période et un krach inédit dans l’histoire économique moderne, il faudra en tirer les conséquences.
Alexandre
« nous entrons dans un nouveau paradigme. »
Pour attendre ce « cygne noir » de longue date, sur base d’analyse on ne peut plus fondamentale (je ne connais quasi rien de Weinstein et guère plus du chartisme) partant de la démographie et de l’éthologie de l’étrange bipède jusqu’à sa réaction aux news en passant par dettes, courbes de taux et autres PER, je crois bien, oui, que nous avons changé de monde.
Quant à deviner ce qu’il en adviendra ?
Des plus sages décisions faisant enfin advenir un mode de développement orienté vers le bien-être soucieux du futur de notre petit vaisseau à la monté des populismes déclencheurs de conflits mondiaux qui feront passer les précédents pour des promenades de santé…???