LQQ : 5 choses à connaître absolument sur cet ETF
Depuis maintenant plus de 10 ans, le fonds indiciel LQQ bat tous les records en bourse.
Émis sous forme d'OPCVM par Lyxor (code ISIN FR0010342592), le LQQ fait parti intégrante de ma stratégie d'investissement.
Mais avant de passer vos premiers ordres d'achats, voici 5 choses absolument fondamentales à connaitre sur le LQQ.
Un ETF sur le Nasdaq 100
Le LQQ (Lyxor Nasdaq-100 D2x Lvg Uct ETF EUR Acc) est un ETF, acronyme d'Exchange Trade Fund.
Sous ce nom un peu barbare se cache un fonds de placement qui peut prendre la forme juridique d'une OPCVM ou d'une SICAV. Mais contrairement aux fonds de placement classiques, les ETF sont gérés quasiment automatiquement. En effet, l'objectif d'un ETF est de répliquer la performance d'un indice.
Il n'y a donc pas besoin de gérant (humain) pour composer l'actif de fonds. L'ETF se contente d'acheter et de vendre des titres de manière à répliquer exactement l’indice choisi comme référence.
Le LQQ est ETF qui cherche à reproduire la performance de l’indice Nasdaq 100 Leveraged Notional Net Total Return Index. Cet indice reflète la performance de l’indice Nasdaq 100 (code mnémonique NDX) avec un effet de levier x2 quotidien.
Nasdaq 100 : l'indice des techno US ?
Le Nasdaq 100 représente les 100 plus grandes entreprises non financières cotées au NASDAQ. On y retrouve notamment les géants de la tech américaines : Microsoft, Apple, Amazon, Facebook et Alphabet (Google) qui pèsent à eux seuls près de 40% du poids de l'indice.
Un indice qui change vite de visage
Mais la composition du Nasdaq 100 évolue très rapidement. En moyenne 7 à 15 valeurs font leur entrée/sortie de l'indice dans l'année. En effet, le Nasdaq 100 se défini comme un baromètre de premier plan pour les entreprises fortes, en croissance et à la pointe de l'innovation.
Une entreprise qui ne répondrait plus à l'un ou l'autres de ces critères serait rapidement sortie du Nasdaq 100. Puis remplacée par une société avec plus de potentiel de croissance.
Pendant la bulle internet, en 1999, le Nasdaq 100 a enregistré pas moins de 30 changements dans sa composition. Près de 30% de l'indice a été modifié au cours de cette seule année boursière.
De plus, le Nasdaq 100 n'est pas entièrement dédié aux entreprises technologiques
Le Nasdaq 100 est considéré comme l'indice des entreprises technologiques, ce n'est un secret pour personne. Mais lorsque l'on s'attarde sur sa composition sectorielle, on constate que les services et biens destinés aux consommateurs représentent presque un tiers de l'indice.
Dans le secteur des services aux consommateurs et des biens de consommation, on retrouve notamment :
- Starbucks : chaine de café,
- Netflix : distribution (streaming) d'œuvres cinématographiques,
- Sirius : société de radiodiffusion américaine,
- Costco : chaine de distribution,
- Et des géants de l'agoalimentaire tels que Mondelez, PepsiCo et Kraft Heinz.
Pour une performance record
Le Nasdaq 100 est l'indice le plus performant qu'il existe aujourd'hui sur les marchés développés. Depuis sa création en 1985, le NDX affiche une performance annuelle de 14%, contre 9% pour le S&P 500.
Sur ces 35 dernières années, le Nasdaq 100 bat le S&P500 24 fois, soit quasiment 70% du temps.
Un ETF synthétique : éligible au PEA
Grâce au LQQ, vous allez pouvoir internationaliser votre PEA. Laissez moi vous expliquer comment un produit investi sur le marché américain est éligible aux avantages fiscaux du Plan Épargne en Actions.
Pour répliquer la performance de leur sous-jacent, les ETF ont deux possibilité :
- réplication physique : l'ETF détient directement les mêmes titres (et dans la même proportion) que son sous-jacent ;
- réplication synthétique : l'ETF détient des titres non liés à son sous-jacent et met en place un contrat swap pour répliquer la performance du sous-jacent.
Ce second mode de fonctionnement est un peu plus techniquement mais il a un très grand avantage : rendre un ETF suivant des actions/indices non européens éligibles au PEA.
Le fonctionnement d'un ETF synthétique
Le swap de performance est un contrat de gré à gré mis en place entre deux établissements financiers. L'objectif de ce swap est de s'assurer que l'ETF réalise une performance identique à son sous-jacent.
Par exemple, si la performance des titres détenue par l'ETF est supérieure à son sous-jacent (indice), l'ETF devra "payer" le surplus à la contrepartie du swap. Dans le cas contraire (performance inférieure), l'ETF recevra une compensation de sa contrepartie.
Ce mode de réplication permet coller au plus près de la performance de l'indice mais il vous expose également au risque de contrepartie. En effet, si la contrepartie de votre swap fait défaut, vous ne pourrez pas récupérer l'éventuel déficit de performance de votre ETF.
Comment fonctionne le LQQ ?
Pour être éligible au PEA et investi sur le Nasdaq 100, le LQQ utilise une réplication synthétique. Pour composer l'actif de son ETF, la société de gestion Lyxor achète majoritairement des titres émis dans la zone euro.
En effet, pour être éligible au PEA, un OPCVM doit investir au moins 75% de son actif en titres émis par des sociétés établies dans l'Union européenne ou dans l'Espace économique européen.
Le swap de performance est quant à lui conclu avec la Société Générale, qui n'est autre que la société mère de Lyxor.
Maintenant je vais vous expliquer la quatrième facette du LQQ, qu'il est primordial de connaitre avant d'acheter cet ETF.
Le LQQ bénéficie d'un levier constant de 2
Le LQQ bénéficie d'un effet de levier x2 quotidien, c’est-à-dire que si le Nasdaq 100 augmente de 2% sur un jour de bourse, l'ETF va croître de 4% sur ce même jour de bourse.
Outre l'excès de performance enregistré par le LQQ depuis 10 ans, il convient de se rappeler que l'effet de levier constant à deux inconvénients majeurs (mais pas rédhibitoires).
Risque de beta slippage
Avant toute chose, il convient de rappeler que les ETF à levier utilisent un effet de levier constant, c'est à dire qu'il est remis à 0 tous les jours.
Par exemple, prenons un investissement de 100€ sur un ETF avec un levier 2 tel que le LQQ. Si le Nasdaq 100 gagne 1%, l'ETF devrait grimper en théorie de 2% et mon investissement vaudra 102€. Jour suivant, si le Nasdaq gagne 3%, le LQQ gagnera 6% et mon investissement vaudra alors 108.12 (102 * 1+6%).
La remise à zéro du levier a pour conséquence de générer du beta slippage. Ce qui va faire apparaitre une divergence entre la valorisation de l'ETF et de son indice en votre faveur ou défaveur.
Ce beta slippage est l'application d'une simple règle mathématique. Imaginons que mon investissement de 100€ gagne 3% puis perde 2,9% le jour suivant. La valeur de mon investissement serait toujours identique à sa valeur initiale, 100€ (100*1.03*0.971).
Maintenant si j'avais pris un levier 2, la valeur de mon investissement serait de 99,85€ (100*1.06*0.942). La différence est minime mais imaginons que l'on répète ce mouvement sur des centaines de jours boursiers.
On constate nettement que sur un actif qui stagne, l'effet de levier constant a pour effet d'éroder lentement mais surement la valeur de l'ETF.
Mais il y a pire qu'un cours qui stagne quand on utilise du levier, c'est quand le cours dévisse. Et dans ce cas là, l'effet de levier se transforme en effet de massue.
Pendant la crise des subprimes en 2008, le LQQ a dégagé une performance annualisée de -43% alors qu'un ETF sur le Nasdaq 100 sans levier faisait -20%. Soit un levier de 2,15 que l'on pourrait décomposer comme ceci :
- 2 : effet de levier
- 0,15 : beta slippage
Quand on utilise un ETF avec un effet de levier, il faut être sûr de son point d'entrée et ne pas acheter juste avant une crise majeure.
Hausse de la volatilité
Maintenant, je vous propose de vous intéresser au marché haussier débuté en juin 2009. Je ne prends pas ce point de départ par hasard ou pour flatter ma comparaison. Si je prends cette date, c'est parce que les grands indices ont dessiné une Golden Cross.
Entre cette date et le 31 décembre 2019, le LQQ a enregistré une performance annuelle de 38,4% alors que son homologue sans levier, gagne 21,61%. Le rapport entre le LQQ et son homologue sans levier est encore une fois différent de 2, la faute au beta slippage.
Par ailleurs, cette hausse a été réalisée au prix d'une très forte volatilité. Quand on compare le LQQ avec un ETF Nasdaq sans levier, on constate que la volatilité du LQQ est quasiment deux fois plus élevée.
Pendant le mini-krach de 2018, le LQQ a perdu près de 40% (comparé à ses précédents plus hauts). Il faut donc avoir les nerfs solides pour encaisser une telle baisse de son portefeuille !
Comment trader le LQQ ?
Les ETF sont rarement adaptés à des stratégies de trading de court terme, il en va de même pour le LQQ. Les frais de gestion sont faibles (0,6% pour rappel) mais il faut également composer avec les frais de courtage et le bid-ask spread.
L'écart de prix entre cours d'achat et de vente est un handicap pour le trader. Au moment où j'ai pris la copie écran du carnet d'ordre, je pouvais acheter le titre à 321.4€ et le revendre à seulement 321.15, soit un écart de 25 centimes ou 0.07%. Pour que ma position acheteuse soit rentable, il faudrait que le Nasdaq 100 gagne 0.035%, soit une trentaine de points.
Par ailleurs, le Bid-Ask spread n'est pas fixe. En cas de choc de liquidité, cette fourchette de prix peut augmenter drastiquement.
Maintenant, je vais vous expliquer comment investir en bourse grâce au LQQ.
La première chose consiste à évaluer le risque de retournement des marchés. Pour cela, je vous conseille de lire mon article pour vous protéger du prochain krach boursier.
S'il n'y a pas de nuage à l'horizon, le plus simple pour trader le LQQ (et comme n'importe quel ETF) consiste à acheter régulièrement des parts de l'ETF. Il faut même profiter de chaque baisse de l'indice Nasdaq 100 pour renforcer vos positions.
Cela constitue la meilleure stratégie pour vous protéger et profiter des évènements imprévisibles (black swan).
Dernier conseil, ne tentez pas de trader le prix du LQQ (support/résistance). Il est également inutile suivre les moyennes mobiles et autres indicateurs techniques de cet ETF. Comme le LQQ réplique le Nasdaq 100, suivez directement le cours de l'indice pour affiner vos prises de position.
Près pour grimper dans une Formule 1 ?
Le Nasdaq 100 est construit pour faire de la croissance et grimper vers les sommets, encore plus si vous y associez un levier 2.
Acheter du LQQ, c'est un peu comme monter dans une formule 1. En effet, vous allez grandement améliorer vos temps au tour mais attention à la sortie de piste en cas de pluie ou d'orage.
Vos achats doivent être fait de manière méthodique. Alors n'hésitez pas à vous abonner à la newsletter du blog pour recevoir mon analyse des marchés financiers hebdomadaire.