Coronavirus : crise financière ou solde sur les marchés ?
Semaine noire pour les bourses mondiales, enregistrant une baisse moyenne supérieure à 10%. A mesure que le Coronavirus se propage dans le monde, les investisseurs craignent que l'économie soit durement touchée, et entre en récession.
Bien évidement, la bourse de New York n'a pas échappé à la panique généralisée. Le Dow Jones perd 12%, le S&P 500 enregistre une baisse de 11,5% et le Nasdaq 100 est en repli de 10,4% : l'une des pires semaines depuis la crise de 2008 !
Malgré cette débâcle boursière, on peut noter que Netflix résiste particulièrement bien. Il faut croire que les personnes mises en quarantaine consomment du streaming pour passer le temps...
Bref avec une telle agitation sur les marchés, il est légitime de se poser la question : dois-je acheter pour profiter des soldes ou vendre avant la crise financière ? Dans la review hebdomadaire, je vais faire le point sur les indicateurs techniques, économiques et psychologiques.
Comment vont les États-Unis ?
Les États-Unis représentent près de la moitié de la capitalisation boursière mondiale, et sa devise est la référence dans le domaine du commerce internationale.
Dans le but de détecter un krach boursier, je consulte régulièrement plusieurs indicateurs économiques. Et malgré la guerre commerciale ou un Président atypique, l'économie US ne s'est jamais aussi bien portée. Faisons le point.
Tout d'abord, le chômage est historiquement bas outre atlantique. D'ailleurs le Président Trump tweet régulièrement pour s'autocongratuler. Avant une récession, on constate que le taux de chômage se dégrade.
L'Administration US de l'emploi et de la formation publie chaque semaine le nombre de nouveaux inscrits au chômage. Avant chaque récession, ce nombre tend à augmenter mais actuellement, le nombre d'inscrits stagne.
Autre signe de dégradation de l'économie US, les taux d'impayés bancaires. En effet, l'économie ralentissant, les entreprises et les ménages ne peuvent plus faire face à leurs échéances. Mais en 2019, ce taux de défaut n'a cessé de baisser.
Dernier indicateur macro-économique, les ventes de logements neufs aux USA. La construction est un secteur important pour l'économie US, il pèse plus de 4% du PIB. Avant chaque récession, les économistes ont pu constater une baisse des ventes de logements. Mais en janvier 2020, les ventes ont enregistré un plus haut depuis le début du cycle économique.
Seule ombre au tableau, l'inversion de la courbe des taux qui s'est produit fin août 2019. Cependant en étudiant ce signal économique, on sait qu'une récession se produit en moyenne 12 à 18 mois plus tard.
D'autant plus que la liquidité est massivement présente sur les marchés. En effet, pour prolonger le cycle d'expansion économique, les banques centrales et notamment la FED injecte du cash tous les mois dans le système.
Pour résumer, l'économie US va globalement bien. Notamment grâce à la FED qui injecte massivement de la liquidité. Cette dépendance à la FED engendrera probablement une catastrophe financière mais aujourd'hui, tout va bien.
D'ailleurs le Président Trump milite pour une nouvelle baisse des taux. L'objectif est de soutenir l'économie menacée par l'épidémie du coronavirus.
Comment investissent les professionnels ?
Maintenant passons à l'analyse de nos indicateurs financiers. Et notamment la ligne des avancées/déclins. Juste avant la correction des marchés, l'A/D Line avait enregistré un nouveau plus haut, mettant fin au début de divergence.
De plus lors de la correction, je constate également que la baisse de l'A/D Line est moins rapide que la baisse du Dow Jones 30. Il n'y a donc pas de dégagement panique sur l'ensemble de la cote, les investisseurs ramasserait même à bon compte, des petites valeurs.
Par ailleurs, l'étude des volumes de transaction sur l'ETF QQQ (Nasdaq 100) montre que les grands investisseurs sont toujours acheteurs. Tandis que les petits porteurs vendent...
La chute de la bourse a été tellement violente cette semaine, que le nombre d'actions cotant au dessus de leur moyenne mobile à 150 jours n'est plus que de 21% ! Nous nous rapprochons donc d'une zone plancher autour de 10-15% d'actions cotant au dessus de leur MM150.
Derniers constats, les indicateurs de sentiment sont passés d'un extrême d'optimisme à un excès de pessimisme très rapidement. Le Vix a grimpé de 140% sur la semaine, atteignant un point haut en séance à presque 49 !
La dernière fois que le Vix avait atteint ce niveau, c'était pendant le krach de 2011 et la quasi faillite de la Grèce.
Ma semaine sur les marchés
Confiant sur mon analyse long terme des marchés, j'ai profité de cette panique pour renforcer mes positions en achetant des ETF sur le PEA. J'ai notamment accéléré mes achats lorsque le Nasdaq 100 est venu passer en dessous de sa moyenne mobile à 30 semaines.
Le tracker LQQ a particulièrement dégusté : -10% avec un levier 2, ça fait de gros swing de résultat. Mon PEA affiche donc une performance négative (-6%) depuis le début de l'année.
Sur le compte CFD, je me suis particulièrement bien amusé enchainant les positions de day-trading. Initialement, je souhaitais monter une position acheteuse sur le Nasdaq 100 avec un premier point d'entrée à 8950.
Mais face à la violence de la baisse (et des rebonds), j'ai multiplié les aller-retours sur les zones de 8950, 8750 et 8200 pour un gain cumulé de +10% sur le compte CFD. Le compte CFD étant nettement plus petit que le PEA, je suis donc globalement en moins value sur l'année 2020 !
Seul regret sur le compte CFD, ne pas avoir réussi à prendre de position vendeuse lors de la rupture du canal ascendant.
Vous l'aurez compris, je reste acheteur sur les marchés. À long terme et sans trop de levier, cette situation constitue pour moi une formidable période de solde. Toutes les actions sont en promotion. Je vais donc continuer mes achats réguliers si les marchés décident d'aller un peu plus bas.
Face à la volatilité, soyez prudent cette semaine !
Soyez craintif quand les autres sont avides. Soyez avide quand les autres sont craintifs.
Warren Buffett