Bourse : Bilan 2021 et perspectives 2022
Tout d'abord, je vous adresse mes meilleurs voeux pour cette année 2022. En espérant que vous avez passé des bonnes fêtes et que vous avez réussi à passer entre les goûtes de ce satané Covid (Delta ou Omicron).
Pour ce premier article de l'année, je vous propose qu'on se fasse une review de cette année 2021. Puis, on fera un petit tour de nos graphiques favoris pour savoir ce que nous réservent les marchés ces prochains mois. Puis je terminerai par un rapide bilan de mon année 2021 en bourse et sur le blog.
2021 : la review d'une année exceptionnelle
Avant d'ouvrir le moindre graphique, faisons un rapide tour des principales places boursières mondiales. Et comme on peut le voir ci-dessous, les marchés US et européens enregistrent une performance à 2 chiffres ! Notre CAC 40 national arrive même en temps avec un gain de 28%.
Performance | Mensuelle | Trimestrielle | Annuelle |
---|---|---|---|
S&P 500 | 4.36 | 10.65 | 26.89 |
Nasdaq 100 | 1.14 | 11.10 | 26.63 |
Dow Jones 30 | 5.38 | 7.37 | 18.73 |
Russel 2000 | 2.11 | 1.86 | 13.69 |
VIX | -36.67 | -25.58 | -24.31 |
CAC 40 | 6.43 | 9.71 | 28.85 |
DAX | 5.20 | 4.09 | 15.79 |
FTSE 100 | 4.60 | 4.21 | 14.30 |
Nikkei | 3.49 | -2.24 | 4.91 |
HSI | -0.33 | -4.79 | -14.08 |
Cependant, les marchés asiatiques sont à la peine. Le Nikkei 225, indice japonais, enregistre un gain de seulement 4,9% et la bourse chinoise (hongkongaise), le Hang Seng Index termine l'année dans le rouge avec une performance de -14% sur l'année.
Le parti communiste chinois n'a pas hésité à fragiliser ses champions nationaux pour conserver son modèle politique (et donc son emprise sur sa population). On se souviendra notamment que l'emblématique patron d'Alibaba, Jack Ma a été porté disparu pendant plus de 3 mois.
Si l'on revient sur les marchés US, on pourra noter que le S&P 500 et le Nasdaq 100 terminent l'année à quasiment 27%. Bonus pour les investisseurs européens, le dollar s'est apprécié de 8% augmentant encore le rendement de nos actifs libellés en USD.
Mais si on zoome un peu sur le Nasdaq 100, on peut constater 4 épisodes de volatilité, un par trimestre. Ces secousses ont été plutôt modérées puisque le Nasdaq a baissé d'environ 8-10%. Bref, pas de quoi fouetter un achat quand on a connu la baisse violente du coronakrach.
Dans le bilan 2020, je notais que l'indicateur clé à surveiller serait très probablement le retour de l'inflation. Et force de constater que j'ai eu raison (même si je n'ai pas profité de mon talent d'analyste pour shorter les obligations [trop facile le job d'analyste : pile je gagne, face je ne perds pas]).
En effet, les milliards de dollars injectés dans le système financier ont fini par créer de l'inflation. D'abord présenté comme transitoire, cette inflation semble s'installer pour de bon, obligeant de facto la FED à ajuster sa politique monétaire (remonter ses taux).
Cette inflation touche toutes les catégories de dépenses mais ce qui fait le plus mal au portefeuille, c'est l'énergie. En tout cas, on remerciera notre ministre de l'économie, Bruno Le Maire d'avoir pensé à revaloriser le rendement de nos livrets A (en février prochain).
2022 : on prend les mêmes et on recommence
Lors de cette review de l'année 2021, on a beaucoup parlé d'inflation, mais quid du Covid ? Vous savez, cette maladie qui contamine 200 à 300.000 personnes chaque jour en France en ce moment. Avec l'arrivée des vaccins (hop, contrôle des passes sanitaires pour lire la suite de l'article) et du variant Omicron, les marchés semblent avoir totalement oublié le risque sanitaire.
Le scénario est simple, le nouveau variant est plus contagieux mais nettement moins dangereux. Couplé à la vaccination, le risque de voir une vague de décès Covid diminuerait drastiquement. Bref, je me garderai bien de faire des analyses / prévisions, même les plus éminents professeurs se sont vautrés les uns après les autres.
Sur les marchés, le risque numéro 1 reste l'inflation. Cette semaine, les États-Unis ont annoncé que leur taux de chômage avait continué de baisser, atteignant le seuil de 3,9%. Cependant les créations d'emplois ont été moins bonnes qu'espérées, seulement 199.000 emplois créés en novembre (contre 447.000 créations attendues).
Cependant, la Maison Blanche n'a pas été longue à féliciter les prouesses du président Biden. Petit tacle limite à l'administration Trump, mais ça joue comme on dit au football.
Bref avec une économie aussi dynamique et un risque Covid qui s'éloigne de plus en plus, la FED va devoir réagir (augmenter ses taux et/ou réduire ses achats d'actifs) pour contrôler cette inflation galopante.
2022 : le krach de la décennie ?
J'adore ces titres un peu "putaclics" avec un point d'interrogation. On fait peur, mais on ne prend strictement aucun risque à l'écrire. Alors, faut-il avoir peur de ce retour de l'inflation ? Quel impact sur nos placements boursiers et notamment notre fameux LQQ ? Faut-il se préparer à voir un krach boursier majeur ?
Performance | Hebdomadaire | Mensuelle | Trimestrielle | Annuelle |
---|---|---|---|---|
S&P 500 | -1.87 | -1.87 | -1.87 | -1.87 |
Nasdaq 100 | -4.46 | -4.46 | -4.46 | -4.46 |
Dow Jones 30 | -0.29 | -0.29 | -0.29 | -0.29 |
Russel 2000 | -2.92 | -2.92 | -2.92 | -2.92 |
VIX | 8.94 | 8.94 | 8.94 | 8.94 |
Pour cette première semaine de l'année, on a eu le droit à un peu petit retour de la volatilité. Et la victime de cette baisse n'est autre que le Nasdaq 100. En effet, l'indice des entreprises technologiques US perd quasiment 4,5% sur la semaine.
Mais malgré cette impressionnante baisse, le Nasdaq 100 évolue toujours au-dessus de sa moyenne mobile à 30 semaines et de sa trendline haussière. Par ailleurs, on peut constater un beau support autour des 15.500 points. Si l'on souhaite rationaliser cette baisse du Nasdaq 100, il faut regarder du côté des taux d'intérêts.
En effet, le 10 ans américain a enregistré un plus haut à 52 semaines à 1,76%. Et comme vous le savez, les taux ont un impact significatif sur la valorisation des sociétés technologiques (actualisation des free cash flow). Alors les marchés sont-ils en train de nous rejouer le coup de la rotation sectorielle ?
Dans un premier temps, regardons notre ligne des avancées/déclins. Et force est de constater que nous sommes dans une situation de divergence. L'A/D Line a atteint son point haut mi-novembre alors que le Dow Jones a continué son ascension jusqu'à début janvier. Un mois et demi de divergence, pas assez significatif pour nous inquiéter.
Par ailleurs, ces derniers jours, on peu constater que nos indicateurs de participation font de la résistance. Alors que le S&P 500 a reculé en fin de semaine, le pourcentage d'actions évoluant au-dessus de leur moyenne mobile à 150 jours est resté stable.
ETF | Secteur | Force relative | FR à 30 jours |
---|---|---|---|
XLE | Energy | 0.952309 | 0.222870 |
XLF | Financial | 0.328546 | -0.253226 |
XLRE | Real Estate | 0.273374 | 0.236426 |
XLK | Technology | 0.249524 | 0.735337 |
XLP | Consumer Staples | 0.125733 | -0.469445 |
XLY | Consumer Discretionary | 0.111286 | 0.279012 |
XLB | Materials | -0.087151 | -0.317363 |
XLU | Utilities | -0.167765 | -0.514643 |
XLV | Health Care | -0.235558 | -0.339804 |
XLI | Industrial | -0.291122 | -0.533386 |
XLC | Communication Services | -1.005487 | -1.119317 |
De plus, si l'on regarde l'évolution de la force relative par secteur, on constate que le secteur technologique n'a plus le vent en poupe. En 30 jours, cette dernière est passée de 0,73 à 0,24. À contrario, la force relative des secteurs énergie et financier progresse sur les 30 derniers jours.
Moi, ça me rappelle la correction du premier trimestre 2021.
En synthèse, les taux d'intérêts continuent de faire pression sur la valorisation des sociétés technologiques et donc du Nasdaq. Cependant, il n'y a pas de vente panique sur le reste de la cote, il s'agit plutôt d'une rotation d'un secteur vers d'autres. Je vais donc continuer d'acheter du Nasdaq 100 au fur et à mesure de ses corrections, les 15.000 points seraient un super point d'entrée long terme.
PEA et CTO : to the moon
L'année 2021 aura été particulièrement facile en bourse, les grands indices sont montés quasiment en ligne droite. Mais quand est-il de mes performances sur le PEA et le Compte Titres Ordinaires ?
Commençons tout d'abord par le CTO, ouvert sur la plateforme Lynx/IB. Cette année, j'ai continué mes tests sur les options et notamment la vente de put sur l'ETF TQQQ (Nasdaq levier 3). Alors jetons un coup d'oeil au PortfolioAnalysis généré par IB. Et comme on peut le voir ci-dessous, mon CTO progresse de 45% en 2021 (avant flat taxe).
Outre la performance, il est intéressant de noter que j'ai un sharpe ratio de 2,55% alors que le S&P 500 a un sharpe ratio de 1,99%. En d'autres mots, j'ai gagné plus que le S&P 500 tout en prenant moins de risque. Cette stratégie de vente de put est particulièrement intéressante dans un contexte de création d'une rente mensuelle, tant qu'on ne se prend pas un krach dans les dents. Bref, je vais continuer cette stratégie en 2022 espérant un rendement similaire.
Concernant le PEA, la performance est encore meilleure puisque sa valeur a augmenté de 53% sur l'année. Dommage BourseDirect ne permet pas d'afficher graphiquement la performance du compte. Mais bon, comme mon compte est majoritairement investi sur le LQQ (65-70%), il suffit de regarder la performance de ce dernier (+70%) pour avoir un aperçu de ma progression jour après jour.
Les autres actifs de mon PEA sont composés (à aujourd'hui) d'un tracker sur le S&P 500 (20%) puis de quelques actions individuelles et du cash. Même si j'apprécie le stock picking, j'ai de moins en moins d'actions en portefeuille. Le travail de stock picking est très stimulant intellectuellement mais également chronophage. De plus, les résultats sont hautement incertains.
J'imagine bien à quel point il doit être frustrant de se faire battre par un ETF alors qu'on a passé des dizaines/centaines d'heures à sélectionner ses actions. En tout cas, moi ça me frustrerait.
Dernière chose sur mon année 2021, en faisant tourner mes reportings, je me suis aperçu que mes revenus des capitaux (PEA et CTO avant impôts) égalaient quasiment ma rémunération nette fixe. Je suis encore loin de ma cible, mais il s'agit d'une nouvelle étape de franchie vers l'indépendance financière.
Blog Bourse, une année en demi-teinte
Le bilan du blog est cependant un peu moins reluisant. Faisons le point sur les statistiques :
- 31 articles publiés (2 fois moins qu'en 2020)
- 620 commentaires postées/validées (2 fois plus qu'en 2020)
- 73 000 visiteurs et 116 000 pages vues en 2021 (+15% par rapport à 2020)
Tout d'abord merci pour tous vos commentaires. Je dois dire que sans ces nombreux échanges, j'aurais arrêté depuis longtemps. Et oui, ma situation personnelle a beaucoup évolué en 2021 : naissance de mon second enfant, déménagement en Bretagne (après 8 ans à Paris), travaux dans la maison, etc. Bref, je n'ai presque plus une minute à moi et je ne pense pas que ça s'améliorera à court ou moyen terme.
Par conséquent, la fréquence de publication a nettement chuté depuis cet été. Et je dois bien avouer que cette situation me désole tout autant que vous. L'une des solutions pourrait consister à passer de l'écrit à la vidéo/Youtube : sur le papier ça me semble moins chronophage, filmer mon écran/graphiques et les commenter en voix-off. Pourquoi ne pas tester cela au mois de janvier ? Si vous avez des idées, je suis preneur !
Mais pour ne pas rester sur une note négative, l'année 2021 aura également été l'année de la création de notre baromètre. Et je dois bien avouer que je ne regarde quasiment plus que cet indicateur : exit les graphiques ou l'A/D Line.
En suivant les 2 signaux de vente du baromètre (mai et fin novembre), notre baromètre bat le S&P 500 de 3 points (petit bug sur le calcul de la première journée).
Il est bientôt minuit et l'article fait presque 2.000 mots, il est l'heure pour moi de vous souhaiter une bonne semaine sur les marchés.