Analyse marchés US au 29/04/2022
Et de 4 ! Le Nasdaq 100 a enchaîné une quatrième semaine de baisse. Après avoir frôlé la correctionnelle fin mars, mon scénario baissier reste intact et plus vrai que jamais. Les indices américains ont particulièrement souffert cette semaine, accélérant leurs baissent deux heures avant la clôture vendredi.
Hebdomadaire | Mensuelle | Trimestrielle | Annuelle | |
---|---|---|---|---|
S&P 500 | -3.27 | -8.80 | -8.80 | -13.31 |
Nasdaq 100 | -3.76 | -13.37 | -13.37 | -21.23 |
Dow Jones 30 | -2.47 | -4.91 | -4.91 | -9.25 |
Russel 2000 | -3.95 | -9.95 | -9.95 | -16.98 |
VIX | 18.40 | 62.45 | 62.45 | 93.96 |
CAC 40 | -0.72 | -1.89 | -1.89 | -8.66 |
DAX | -0.31 | -2.20 | -2.20 | -11.25 |
FTSE 100 | 0.30 | 0.38 | 0.38 | 2.17 |
Nikkei | -0.95 | -3.50 | -3.50 | -6.75 |
HSI | 2.18 | -4.13 | -4.13 | -9.87 |
Allez, faisons une rapide analyse des événements de la semaine.
La semaine de tous les dangers
Cette semaine était chargée sur le plan macro et micro économique. Tout d'abord, les États-Unis ont annoncé une baisse surprise de leur PIB. Alors que le consensus s'attendait à une hausse de 1.1%, le PIB américain a reculé de 1.4% sur le premier trimestre. Pour parler de récession (officiellement), il faut que le PIB se contracte pendant deux trimestres d'affilés.
Bad news is good news
Ce week-end, j'entendais un économiste affirmé qu'il n'y avait aucune chance que le PIB US continue de baisser au second trimestre. Et que la baisse du premier trimestre était lié à des effets de dé-stockage (post Noël). Pourquoi pas... Mais force est de constater que les économistes sont surtout bons pour nous expliquer aujourd'hui, pourquoi ils se sont plantés hier.
Bref, il est intéressant de noter cette fragilité de la première puissance mondiale, alors que la FED n'a pas encore mis en place son programme de resserrement monétaire. D'ailleurs, le jour de l'annonce (jeudi), les indices US ont terminé dans le vert. Comme si les opérateurs s'étaient dit: le PIB est mauvais, la FED ne va pas augmenter ses taux aussi rapidement qu'attendus.
GAFAM en ordre dispersé
Dans le même temps, l'agenda boursier était bien rempli de publications trimestrielles et notamment de nos GAFAM. Pour rappel, ces 5 sociétés pèsent plus de 35% du Nasdaq 100 et 20% du S&P500. Et chose inhabituelle pour nos géants de la tech, certaines publications ont fortement déplu aux investisseurs.
Commençons par les mauvais élèves, Alphabet (Google) et Amazon. Les deux sociétés ont publié des chiffres en dessous des attentes des investisseurs. Alphabet a publié des bénéfices légèrement plus faibles qu'attendus et surtout inférieur au profit du premier trimestre 2021. En cassant son support 2.500$, Alphabet est officiellement rentré en phase 4.
Autre source d'inquiétude (pour moi en tout cas), la publication des résultats d'Amazon. Globalement, le chiffre d'affaires est conforme aux attentes, mais l'inflation galopante oblige Amazon à revoir ses prévisions de chiffre d'affaires pour les trimestres prochains. Mauvais timing pour Amazon, qui avait justement renforcé ses capacités logistiques (construction d'entrepôts, embauches massives, etc.) pour faire face à la hausse de la demande. Amazon a perdu presque 14% sur la semaine, et a cassé son support à 2.750$ !
Ensuite, nous avons la bonne surprise de Meta (Facebook) qui a fait moins pire qu'estimer. Mais graphiquement, la situation reste toujours préoccupante pour la plateforme de réseaux sociaux. Depuis l'annonce de son virage vers le Metaverse à l'automne dernier, le cours de l'action Meta est en baisse de presque 50%
Chez les bons élèves, il faut noter Microsoft et Apple ont tous les deux battu le consensus. Tout d'abord, la performance de Microsoft est tirée par ses activités dans le cloud et notamment la plateforme Azure. Le cours de Microsoft est campé sur la zone des 275$, en utilisant la classification de Stan Weinstein, on pourra classer MSFT en phase 3. Mais la rupture de ce support la ferait de facto passer en phase 4.
The last but not the least, Apple qui a annoncé un ralentissement de ses ventes (comme attendu) mais une hausse de son bénéfice trimestriel. La société a également prévenu que le confinement en Chine pourrait impacter négativement ses ventes (4 à 8 milliards en moins). Cependant, les investisseurs ont été agréablement surpris par l'augmentation de 5% du dividende et l'annonce de son plan de rachat d'actions (buy back), qui s'élèvera à 90 milliards de dollars.
Bref, comme on peut le voir avec nos GAFAM, les entreprises américaines restent très polarisées. Et aujourd'hui, il n'y a plus qu'une poignée d'entreprises (Apple et Microsoft en tête) qui tiennent le marché hors de l'eau. Si ces deux entreprises passaient en phase 4, ça pourrait faire de gros dégâts !
Buy the dip or Sell the rip ?
Avec la baisse de ces dernières semaines, il peut être tentant d'acheter la baisse. Forcément, depuis la fin du krach covid, la stratégie Buy the dip a parfaitement fonctionné. De plus, le milliardaire Warren Buffett a annoncé lors de son symposium annuel avoir acheté au premier trimestre pour près de 40 milliards de dollars d'actions (il garde toujours 100Md$ de cash dans sa holding).
Personnellement, je reste toujours très négatif sur les actions. Tous les indices évoluent en dessous de leur moyenne mobile à 30 semaines. Par ailleurs, le Nasdaq 100 et le S&P 500 ont inscrit un nouveau point bas, validant la loi de dow baissière.
En clôturant vendredi à 12.854, le Nasdaq 100 a cassé son dernier support à 13.000 points.
Par ailleurs, la ligne des avancées/déclins a également enregistré un nouveau point bas cette semaine. La dégradation des indicateurs de participation se poursuit, la liquidité fuit les petites entreprises.
À vendredi soir, seulement 22% des actions du NYSE cotaient au-dessus de leur moyenne mobile à 50 jours. On est donc encore assez loin du seuil de capitulation enregistré en mars 2020, à moins de 5%
Vous l'aurez compris, je ne suis pas acheteur des indices (ou même d'actions). Je reste très majoritairement en cash et quelques actions détenues en mode Coffee can. D'autant plus que l'on rentre dans une période (réputée) négative pour les actions : sell in may (effet auto réalisateur ?).
À court terme, les indices peuvent rebondir (effet technique : rachat de short). D'autant plus que lors d'un krach boursier, les indices ne tombent pas en continue/ligne droite. Longues périodes de range entrecoupées de baisses et de hausses violentes. Ces périodes sont nerveusement fatigantes pour les investisseurs et les spéculateurs.
Bonne semaine.