Analyse marchés US au 05/03/2021
Semaine éprouvante pour les nerfs, les cours ont été extrêmement volatiles, nous avons pu assister à des contre-pieds dans tous les sens. Ouverture sur un gap haussier lundi, baisse toute la semaine et finalement, les marchés rebondissent vendredi soir !
Maintenant que les marchés sont fermés, il est l'heure de reprendre son souffle et de faire le point sur la semaine. Chose étonnante, seul le Nasdaq 100 termine la semaine dans le rouge. De plus, l'indice phrase des technos US ne baisse que de 1,87% sur la semaine. Quand j'ai vu ce chiffre, j'ai cru que mon script avait planté, j'ai dû vérifier par moi-même (deux fois).
Bref tout ça pour ça, comme dirait l'autre !
Bon après cette semaine compliquée, il est logique de se demander si l'on fait face à une simple rotation sectorielle, ou s'il y a un véritable risque de krach.
Rotation sectorielle ou krach boursier ?
Depuis la mi-février, le Nasdaq a fortement corrigé, cassant ses supports les uns après les autres. Entre son sommet et le cours de clôture de vendredi, la baisse est de 8% ! On atteint même les 11% de baisse, si on prend le point bas de la semaine.
Mais étonnamment, le Dow Jones 30 et le S&P 500 sont beaucoup plus résistants. L'indice des blue-chips, le roi Dow Jones n'a baissé que de 1,5% depuis ces précédents plus hauts.
Je me suis donc décidé à coder sous python, un petit programme pour mesurer la force relative des secteurs US. Première constatation, le secteur de l'énergie et des financières sont nettement plus forts que les autres secteurs. Alors que 6 mois auparavant, ces deux secteurs étaient totalement délaissés par les investisseurs (Les derniers seront les premiers, comme chantait Céline DION).
Deuxième constatation, le secteur technologique n'arrive qu'à la 6e position, avec une force relative tout juste positive... Alors que 6 mois auparavant, les entreprises technologiques étaient les plus puissantes.
Rétrospectivement, le timing de la vente de mes actions Total fin janvier aura été totalement désastreux. Bref aujourd'hui, les adeptes de la stratégie de Momentum en bourse vendent les entreprises technologiques et se replacent sur les financières et l'énergie.
Historiquement, le secteur des techno sur-performe les autres indices, mais il lui arrive aussi de caler. Et comme on peut le voir ci-dessus, le secteur technologique a largement sur-performer les autres secteurs. Il y a donc un logique retour à la moyenne, sans pour autant remettre en cause la tendance haussière à long terme des indices.
Jusqu'où ira la baisse ?
Maintenant, la question légitime que chacun aura à la bouche : est-ce que le Nasdaq 100 a touché son point bas ? Mais à moins d'avoir une boule de cristal, il est impossible de répondre précisément à cette question. Cependant, essayons d'utiliser les outils à notre disposition pour mettre en place des scénarios.
Scénario optimiste
Fin 2012, le secteur technologique avait montré des signés d'essoufflement (toujours mesurés grâce à notre force relative). Alors que les financières et le secteur de la santé devenaient les secteurs les plus performants.
En à peine deux mois, le Nasdaq 100 avait violemment corrigé de 13% (en quasi ligne droite). On peut noter que la force relative du secteur technologique était passée en territoire négatif un mois avant que le Nasdaq 100 atteigne son point bas.
Puis le Nasdaq 100 a latérialisé pendant plusieurs mois (jusqu'à mai 2013) avant de connaître un nouvel élan boursier. Le draw down aura été de 13% et il n'aura duré que 8 mois.
Scénario pessimiste
Mais aujourd'hui, la situation est un peu différente. Tout d'abord, le S&P 500 et le Dow Jones 30 ont très peu baissé, respectivement -3% et -1,5%. Si ces deux indices se mettaient à corriger davantage, la baisse du Nasdaq 100 serait amplifiée.
Mais pourquoi les marchés pourraient continuer leur correction ?
Tout d'abord, on peut constater que la ligne des avancées/déclins n'est pas en très grande forme. Après avoir montré des signes de faiblesse en février (divergence), on ne peut pas dire que les gérants profitent de la baisse pour acheter l'ensemble de la cote.
Cependant, il est important de rappeler que jamais une divergence aussi courte (quelques semaines) n'avait été suivie par un marché baissier durable.
De plus, on a pu assister à un énorme phénomène Buy The Dip (achat de la baisse) cette semaine. Par exemple, le broker CFD IG constate que parmi ses clients qui tradent le Nasdaq 100, 68% sont acheteurs.
De plus, les clients d'IG achètent massivement des actions technologiques telles que Testa, Apple, Amazon, etc.
Bref, un tel consensus à l'achat est inquiétant, surtout quand on sait que 75% des clients perdent de l'argent lorsqu'ils investissent avec IG...
Par ailleurs, on peut constater que la panique n'a même pas effleuré les marchés. L'Equity Put Call ratio, qui mesure le rapport de Put et de Call traités sur les marchés, n'a presque pas bougé cette semaine. L'indicateur de sentiment est toujours campé sur des niveaux extrêmes d'optimisme.
Bref, pour le moment, il n'y a aucun mouvement de panique sur les marchés. Et si cette panique arrivait, elle enverrait probablement le Nasdaq à la cave...
Mais jusqu'où descend cette cave ?
Si on prend le scénario optimiste, nous avons probablement atteint le point bas à 12250 points sur le Nasdaq 100, qui correspond (étonnamment) à notre moyenne mobile à 30 semaines.
Mais si le scénario pessimiste se produit, je vois deux zones graphiques se dégager sur le Nasdaq 100. La première correspond au dernier point bas du Nasdaq à 11.500 points (soit une correction total de 17%).
Le deuxième support correspond à la zone des 11.000 points, travaillé en septembre et octobre dernier. La correction totale serait alors de 20%, et serait comparable à la correction du T4 2018.
Ma semaine sur les marchés
Personnellement, je préfère me préparer au pire scénario à court terme (même si je préférais l'éviter). C'est d'ailleurs dans cette optique que j'ai structuré mes ordres d'achat sur le Nasdaq 100 et notre fameux LQQ.
Cette semaine, j'ai profité de la baisse du Nasdaq pour acheter un peu de PE500 (ETF S&P 500) à 25€, et du LQQ à 550 et 525€ pièce.
Par ailleurs, je constate que la réduction de mon exposition au LQQ au profit du PE500 me rend nettement plus serein face à cette baisse du Nasdaq. La perte de performance est largement compensée par la sérénité d'esprit.
Sur le compte option, je n'ai strictement rien fait. J'attends avec impatience l'échéance de vendredi prochain pour savoir si je vais être assigné (achat de 100 TQQQ au prix de 80$). Ou si je pourrais roller ma vente sur avril (en diminuant encore mon PRU).
Pour conclure, je pense que la rotation sectorielle n'est pas encore terminée et qu'elle devrait nous offrir des opportunités d'achats à bon compte.
Bonne semaine.